Réouverture de la restauration, pourquoi l’urgence est là ?

La Réserve
4 min readApr 8, 2021

Nous ne vous apprendrons rien si l’on vous dit que depuis le 16 mars 2020, la situation est alarmante pour le domaine de la restauration, mais concrètement, comment se traduisent 3 périodes de confinement sur 1 an ? Que représentent 106 jours de fermeture sur 365 ? Quel impact a le couvre-feu que nous vivons depuis le 22 octobre 2020.

C’est quand on jette un œil au nombre de jours perdus qu’on se rend compte de l’ampleur de cette année blanche. S’il y a bien un domaine qui a particulièrement souffert, c’est le domaine de l’hôtellerie restauration. Les chiffres parlent d’eux-mêmes :

- 1,2 Milliards de chiffre d’affaires perdu chaque semaine

- Une baisse de 74% du chiffre d’affaires sur la deuxième quinzaine de mars 2020

- A l’heure actuelle, 65,8% des restaurateurs craignent de devoir mettre la clé sous la porte en 2021.

Un constat donc préoccupant, d’autant plus que cette diminution drastique des revenus va de pair avec l’accumulation d’une dette… qui par définition, devra être remboursée.

Un endettement massif

En effet bien que les établissements soient fermés, certaines charges fixes doivent être réglées : les dépenses liées au loyer ou au remboursement d’un prêt, le versement de son salaire au staff, sans oublier les abonnements mensuels aux assurances, outils de gestion… des charges qui ont pour certaines été repoussées mais pas supprimées.

Il faut également se pencher sur la question de l’URSSAF. Les restaurateurs ont eu la possibilité de repousser les échéances ces derniers mois, mais aucune exonération n’est prévue ! Chaque mensualité reste due à 100%, menant à une conséquence inéluctable : la sortie de crise va se traduire par une montagne de dette à rembourser.

« Malheureusement certains restaurateurs ont déjà entièrement grillé leur PGE » Romain Vidal secrétaire général du GNI, lors de son itw pour Tomorrow Food

Et le gouvernement, que fait-il ?

Comme à son habitude lors des grandes crises rencontrées par notre pays, l’État tente d’apporter son soutien aux acteurs économiques pour les aider à passer à travers cette période délicate. Qu’en est-il cette fois-ci ?

Pour pallier l’absence de CA, le gouvernement français a mis en place le fond de solidarité plafonné à 10 000€ par mois, une indemnisation correspondant à 20% du chiffre d’affaires de 2019 dans la limite de 200 000€ (pour les groupes). Pour ce qui est de la prise en compte de l’activité partielle à 100%, en revanche, celle-ci s’est terminée le 31 mars dernier. De quoi handicaper un peu plus le secteur…

Ces mesures sont-elles suffisantes ? La réponse est non, non pour une grande majorité de restaurateurs en France.

N’ayant de solution suffisante pour sauver leur affaire, beaucoup de restaurateurs ont dû contracter de nouveaux prêts, ajoutant à leur fardeau de nouvelles dettes. C’est là qu’intervient le PGE (prêt garanti par l’état), confondu par certain avec une aide, probablement à cause d’un manque certain de clarté lors de la présentation du dispositif. Le PGE est un prêt, qui soulage en pleine crise, mais qui devra être lui aussi remboursé à la fin :

À 0% de taux d’intérêt à condition de le rembourser d’une traite…. Vraiment ?

Un ras le bol général

La réalité, c’est un gouvernement qui propose une aide à très court terme et s’engage à grands renforts de « quoi qu’il en coûte », « nous ferons le maximum pour aider les restaurateurs » … mais qui n’a pas de solution sur le long terme.

Toutes ces problématiques engendrent une véritable détresse chez les restaurateurs, ils sont acculés, certains d’entre eux comme Stéphane Turillon dans le Doubs avaient envisagé d’ouvrir leurs établissements malgré les directives. La réponse de Bruno Lemaire face à cet ultime appel à l’aide ? Menacer de suspendre toutes les aides, on a vu mieux comme sens de l’écoute… Les restaurateurs sont dans l’incapacité de se projeter.

Alors on va où, qu’est-ce qu’on fait ?

Y a-t-il une solution miracle ? Malheureusement, non. Si l’on regarde autour de nous, en Europe, que font nos voisins ?

Un Corona-pass comme au Danemark est-il vraiment envisageable ? Il permet certes à une partie de la population d’aller au restaurant mais c’est une solution discriminante pour les personnes non vaccinées. Faire des restrictions régionales comme en Espagne ? Également discriminant, d’une région à l’autre les situations vont être trop différentes.

De toute évidence, la solution ne viendra pas du gouvernement, pas de solution miracle et à l’étranger, rien de nouveau… Ce qui nous saute aux yeux, c’est l’envie qu’ont les français de retrouver leurs terrasses, leurs restos préférés (et leur vie… 😅). Elle est là, la solution : c’est sur le client, que les restaurateurs vont devoir compter à la réouverture pour faire exploser leurs chiffres et remonter la pente ! Notre conseil ? Renouer le contact dès aujourd’hui, activer les réseaux sociaux, montrer, fédérer, préparer la suite et la ré-ouverture et si possible être présent avec une offre adaptée aux conditions actuelles.

On ne désespère pas, on s’accroche et on s’adapte, quel que soit le business qui nous occupe et puis on ne s’inquiète pas… apparemment une réouverture est prévue entre début avril et fin décembre ! 😅

Lien du podcast Tomorrow Food qui traite le sujet : https://anchor.fm/leo-corcelli/episodes/AVOCATERIA-l-Le-PGE-ma-tuER-esc3pv

--

--